Le coronavirus répand ses craintes de récession dans le monde

Par Jim Zarroli
NPR.org, 5 mars 2020 · Alors que les probabilités d'une récession mondiale augmentent, les gouvernements et les banques centrales du monde entier se précipitent pour repousser les dommages économiques causés par la propagation du coronavirus.

Le bilan a déjà durement touché les marchés financiers nerveux et les entreprises qui ont fermé des usines, annulé des conférences et réduit considérablement les déplacements des employés .

Dans les pays où le virus est le plus meurtrier, comme la Chine et le nord de l'Italie, l'activité commerciale a pratiquement cessé, avec des villes entières en quarantaine et des industries entières contraintes de licencier des travailleurs.

Mais dans une économie mondiale, même les pays qui ont jusqu'à présent été relativement indemnes du virus, comme les États-Unis, sont confrontés à des risques croissants du "choc corrosif toujours en évolution du virus", explique Bob Schwartz, économiste principal à Oxford Economics. .

Comment l'économie américaine résiste "reste à voir", ajoute-t-il. "Le résultat déterminera probablement si l'économie sortira d'une récession cette année."

Mardi, la Réserve fédérale a accepté à l'unanimité une baisse d' urgence des taux d'intérêt d'un demi-point de pourcentage dans le but de maintenir l'économie bancale sur la bonne voie. Les banques centrales du Japon et du Royaume-Uni indiquent également qu'elles sont disposées à réduire leurs taux.

Pendant ce temps, la US House a approuvé mercredi un ensemble de dépenses de 8,3 milliards de dollars pour fournir des fournitures médicales dans les zones durement touchées et payer la recherche sur les vaccins. Le président Trump a déclaré qu'il allait signer le projet de loi.

Malgré de telles mesures, de nombreux économistes affirment maintenant que la croissance devrait ralentir considérablement cette année - sinon se contracter complètement.

Goldman Sachs a prévu dimanche qu'en raison du coronavirus, l'économie américaine connaîtrait une croissance anémique de 0,9% au cours des trois premiers mois de 2020 et se stabiliserait au deuxième trimestre.

L'épidémie a déjà ralenti la croissance cette année et pourrait ralentir encore davantage l'économie mondiale, en fonction de sa durée, a annoncé le Fonds monétaire international cette semaine.

Les perspectives incertaines ont plongé le marché boursier dans des montagnes russes tumultueuses sans précédent depuis la crise financière de 2008, avec des baisses turbulentes suivies de fluctuations sauvages à la hausse.

Même la baisse des taux d'intérêt de la Fed n'a guère contribué à atténuer la volatilité du marché. Après la baisse de 1 300 points du Dow Jones mardi, les actions ont de nouveau grimpé mercredi. Mais les indices boursiers ont fortement baissé jeudi.

Le tumulte de l'économie américaine est toujours pâle par rapport aux dégâts ressentis dans d'autres pays. En Chine, les ventes d'automobiles ont atteint 80% le mois dernier, tandis qu'un plongeon du tourisme devrait entraîner l'Italie et peut-être la France dans une récession.

Pourtant, la liste des entreprises américaines qui disent ressentir l'impact de l'épidémie s'allonge de jour en jour.

Procter & Gamble et Ralph Lauren font partie des nombreuses sociétés avertissant que l'épidémie nuira aux ventes car les acheteurs restent chez eux, en particulier sur le marché de la consommation en plein essor de la Chine.

D'autres, comme Medtronic, Microsoft et Best Buy, disent que le virus a perturbé leurs chaînes d'approvisionnement en Asie et les a forcés à arrêter la production, au moins temporairement.

Même lorsque les usines sont rouvertes, de nombreuses entreprises en Chine signalent des difficultés à trouver suffisamment de travailleurs pour les équiper, selon une enquête auprès des fabricants de la Chambre de commerce américaine de Shanghai .

Apple a averti qu'elle ne respecterait pas ses estimations de ventes pour le trimestre en cours, en partie parce que ses principaux fournisseurs, notamment Foxconn et Flex, manquent de personnel.

Les secteurs les plus durement touchés ont été le tourisme et les voyages , de nombreuses compagnies aériennes annulant des vols et des sociétés telles que JPMorgan Chase interdisant tout déplacement essentiel des employés.

La US Travel Association prévoit que les voyages internationaux aux États-Unis diminueront de 6% au cours des trois prochains mois.

"Il y a beaucoup d'incertitude autour du coronavirus, et il est assez clair qu'il a un effet sur la demande de voyages - pas seulement de Chine, et pas seulement à l'international, mais aussi pour les voyages d'affaires et de loisirs domestiques", a déclaré le président de l'association, Roger Dow, a déclaré dans un communiqué .

Alors que de plus en plus d'entreprises ressentent la douleur de l'épidémie, les chances d'un ralentissement prolongé augmentent.

"Ce ne sont pas seulement les dépenses de restauration et de voyage qui souffrent, mais aussi les investissements des entreprises en attendant que l'incertitude soit résolue", a écrit Eswar Prasad, chercheur principal à la Brookings Institution, dans le New York Times ce week-end. "Cela aura des effets à long terme sur la croissance même si l'épidémie se révèle de courte durée."

Mais des épidémies comme celle-ci ne surviennent pas très souvent et les économistes n'ont pas de bons modèles pour comprendre ce qui pourrait arriver. Pour l'instant, l'image reste trouble, explique Bernard Baumohl, économiste en chef mondial au Economic Outlook Group.

"Personne ne peut dire avec beaucoup de certitude combien de mal le virus finira par faire aux gens ou aux dommages à l'économie mondiale", dit-il.

https://www.npr.org/2020/03/05/812183483/coronavirus-spreads-recession-fears-around-the-world

ça dévisse sec sur les marchés , ça présage rien de bon